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Tacos and margaritas
16 juillet 2015

Confidences d’une dépendante affective.

 

J’ai découvert il y a de ça plusieurs mois que j’étais ce qu’on appelle dépendante affective et tout ce que ça implique.
Je n’avais pas du tout conscience d’être comme ça. Je savais bien que j’avais quelques travers comme être jalouse ou avoir tendance à m’oublier un peu, mais j’étais loin de me douter que tous mes comportements n’étaient pas « normaux ».

 

J’ai lu dernièrement un article sur la dépendance affective, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il m’a fait très mal.
Je me suis pris tous ces mots en pleine face. Je me suis rendue compte que tous les comportements amoureux que je pouvais avoir n’étaient pas sains du tout.
Je pensais que l’amour était comme je le percevais, comme je le vivais, moi. Que tout le monde faisait et réagissait plus ou moins de la même manière. Mais en fait, pas du tout. Les dépendants affectifs agissent comme je le fais. Ils veulent impérativement être aimés de l’autre en s’oubliant complètement.

 

Cet article n'a rien à voir avec le féminisme, mais j'ai envie partager tout ça. ça me permettra de faire ma propre thérapie, et peut être que ça ouvrira les yeux à d’autres personnes.

 

Le dépendant affectif à un besoin excessif de plaire à l’autre et si pour ça il doit changer sa façon d’être, il le fera ; il l’aime démesurément, il veut le sauver, le materner, pense à l’autre encore et encore et s’y accroche même si cette personne ne lui convient pas, il va se voiler la face, s’oublier, continuer cette histoire « d’amour ». L’essentiel est d’être avec l’autre.

En faisant le point sur mes propres histoires, j’ai pu me rendre compte que je n’ai pas toujours choisi judicieusement. Tout le monde a des défauts, certes, mais certains sont vraiment rédhibitoires. Chacun a son seuil de tolérance, chez le DA, il est totalement mis de côté. Mon premier grand amour était un gros, gros joueur de jeux vidéo. Il ne faisait que ça, je l’ai su dès le début. Perso, je n’aime pas les jeux vidéo, pour moi, un gamer no life, c’est non, merci. Je préfère passer mes soirées à papoter avec mes amis, sortir, boire un coup, … Lui, il les passait à jouer. Mais il était amoureux de moi, alors j’ai fais comme si je m’en fichais. Résultat, je trouvais qu’il jouait de plus en plus alors que ça avait toujours été comme ça, je trouvais qu’il ne faisait plus attention à moi, donc, je suis allée chercher de l’attention ailleurs.
Mon amoureux parisien était colérique, très jaloux, infidèle et passait tout son temps sur son ordinateur. Au début, j’ai fait fi de tout ça, je trouvais sa jalousie rassurante et je suis revenue malgré l’infidélité car il avait fait le premier pas vers moi et cela m’avait touchée. C’était une preuve d’attachement et ça m’a suffit.
A la fin de notre relation, je me sentais prisonnière, j’avais presque peur de lui et pareil que pour l’histoire précédente : Je trouvais qu’il ne faisait plus assez attention à moi, il était tout le temps devant son ordinateur et je suis allée voir ailleurs.
C’est à ce moment là que j’ai rencontré mon ex mari… Un pervers narcissique.
Il faut savoir que Les DA attirent les PN.
J’ai très vite été mal à l’aise avec lui sans vraiment savoir pourquoi, il y avait une sorte de lourdeur dans l’atmosphère. Je me sentais obligée de changer mon comportement, de m’adapter 100% à lui encore plus que pour les autres. Mais il m’avait fait un tel numéro de chevalier en armure blanche, il m’avait « délivré » de ma précédente relation, il se disait fou amoureux de moi, il voulait vivre avec moi et tout ce que je voulais dans la vie, ben il le voulait aussi. Cet aspect m’a totalement séduite et je me disais que je ne pouvais décemment pas partir comme ça après tout ce qu’il avait fait pour moi, après tout, il était si gentil parfois, je me devais de lui laisser encore une chance.

 

Le besoin de plaire à l’autre est si intense qu’il m’a fait mentir, je n’étais plus moi-même.
Par exemple, pour mon n°1, fan de jeux vidéo, je me suis mise à jouer avec lui, alors que je n’aime pas ça (et que je suis particulièrement nulle). Je lui achetai des livres de soluces pour lui faire plaisir, je le suivais pas à pas pendant son jeu, je prenais des notes, l’aidais à résoudre les énigmes, …
Je pensais être au taquet, en fait, je ne m’amusais pas du tout. Tout tournait autour du jeu vidéo, il n’y avait plus rien d’autre.

Le n°2 avait une idée bien précise de la femme idéale. Elle devait être élégante, calme, discrète, ne pas dire de gros mot et être prête à lui sucer la bite dès qu’il en faisait la demande.
Moi qui suis plutôt de nature exubérante et qui jure comme un charretier, je me suis écrasée et j’ai fait ce qu’il voulait.

Mon ex mari, je ne sais pas comment il a fait, mais c’est typique du PN, j’ai totalement changé. Il n’aimait pas mon humour, j’ai arrêté. Il n’aimait pas mes cheveux rouge, j’ai changé. Je l’ai laissé passer de plus en plus de temps devant son ordinateur, Il n’était plus jamais avec moi, je n’étais là que pour le servir. J’ai accepté l’inacceptable. Je lui ai tout laissé passer. Absolument tout. Que pouvais-je faire d’autre, sinon il me quitterait. C’est ça qui était inacceptable pour moi.

Mon compagnon actuel est passionné… par tout ! Il parle beaucoup et j’écoute attentivement ce qu’il me dit, car j’apprends ce qu’il aime et quel genre de femme il aime.
J’ai commencé à me conformer à toutes ses attentes, je me suis renseignée sur des trucs dont je n’avais rien à foutre auparavant pour lui en mettre plein la vue. Et ça a marché !
Le truc qui diffère dans cette histoire, c’est que grâce à lui, je me suis remise à peindre, je me suis bougé le cul  là où je stagnais depuis des mois, et j’ai découvert des nouveaux trucs qui, en fait, me plaisent.
Et je m’affirme plus, je suis de plus en plus moi-même. Un moi-même DA, mais j’y travaille aussi.
Au début, lui aussi s’est comporté d’une façon que beaucoup n’aurait pas accepté. J’ai pensé l’envoyer bouler en lui disant « quand tu seras décidé tu me le diras », mais la trouille de le perdre définitivement a été la plus forte et je l’ai laissé continuer à me faire subir des montagnes russes émotionnelles sans broncher. Après tout, ça allait bien finir par passer.

Et j’espérais que ça lui passe vite parce que dans ma tête, notre avenir ensemble était déjà tout fait.
Pas seulement avec lui d’ailleurs. Je me vois très vite avec l’autre, installés ensemble, je fais tout pour me rendre indispensable et j’attends que l’autre me propose tout ce que j’ai en tête.
Sauf qu’il ne sait pas ce que j’ai dans la tête, puisque je garde mes fantasmes pour moi. Et je les garde pour moi, puisque dans ces fantasmes, l’autre veut exactement la même chose que moi et me le dit en même temps qu’il me jure amour et fidélité éternel.
Voyez comme je suis du pain béni pour le PN qui est du genre à dire ce genre de choses. Sauf que lui, il n’en pense pas un mot, il a juste envie de te contrôler puis te détruire doucement, mais sûrement.

Avec mon compagnon actuel, j’avais envie de vivre avec lui après quatre mois de relation. La proposition ne venant pas, et moi faisant de plus en plus la gueule, il a fini par me faire cracher le morceau et il a dit « non ».
Ça m’a anéantie et dans ma tête, ça ne voulait dire qu’une chose : il ne m’aimait pas et il allait me quitter. Pourtant, il m’avait expliqué très calmement et clairement les raisons de ce refus, il avait ajouté plein de gentilles choses à mon égard, mais je n’ai retenu que ce « non ».
Actuellement, nous ne vivons toujours pas ensemble, mais le fait que nous en parlions de plus en plus régulièrement et de plus en plus sérieusement me suffit. J’ai pris conscience que ce n’était carrément pas le bon moment et que nous avions beaucoup de choses à régler, chacun de notre côté, avant.

 

Comme je le disais au début, je pensais que ma façon d’aimer était tout à fait normale, mais en fait, j’aime trop. Je ne m’occupe que de l’autre et je m’oublie. Je me dis que je n’ai besoin de rien, que lui a plus besoin que moi. Alors je donne, je donne, je donne. Encore et encore. Je m’oublie, j’oublie mes priorités, et je donne. Même si je suis épuisée ou à cours d’argent, je vais donner. Je me dis qu’ainsi, je deviens indispensable, qu’il va, à son tour m’aimer démesurément et me le montrer. Alors j’attends. J’attends des démonstrations d’amour qui n’arrivent pas. Et pourquoi n’arrivent-elles pas, Parce que l’autre est étouffé par mes démonstrations. Il me dit d’arrêter de lui acheter des trucs, de faire son ménage ou que sais-je encore. Mais je ne l’écoute pas. Il ne peut  pas être sérieux ! Qui refuserait tout ça ?
Ben moi en fait ! Ma sœur est aussi DA, et elle est tout le temps en train de vouloir m’aider, ranger mon appart, acheter des trucs pour mes enfants, … Je lui dis d’arrêter mais elle continue et ça m’insupporte.
C’est grâce à elle que j’ai pris conscience que mon comportement était déplacé et j’ai arrêté.

 Vouloir aider l’autre est un autre comportement typique du DA. Je suis comme ça, dès que l’autre montre des signes de faiblesse, je veux être là, auprès de lui, je veux l’aider, par tous les moyens, et j’insiste. Lourdement. Encore une fois, le but est de me rendre indispensable et de me faire aimer. Mais je ne fais qu’étouffer l’autre, et plus il refuse mon aide, plus je me sens rejetée et plus j’ai peur qu’il me quitte. Quand l’autre ne demande rien, quand il est capable de se débrouiller tout seul, ce comportement l’infantilise et ce n’est pas agréable du tout. Là aussi, c’est le comportement de ma sœur qui m’a fait prendre conscience à quel point c’était chiant d’être traité comme un gosse incapable.

Et, quand je ne suis pas avec l’autre, je pense à lui. Pas tout le temps, mais presque. Je me demande ce qu’il fait, où il est, avec qui… et, cherry on the fucking cake, je me demande ce qu’il peut penser.
Est-ce qu’il pense à moi ? Si je fais telle chose il va se dire tel truc. Si je dis ça il va être impressionné, je vais marquer des points, …
Tout est calculé au micro poil de cul et j’agis comme je pense qu’il voudrait que j’agisse. Alors que je n’en sais rien du tout et que je suis bien souvent à côté de la plaque. Et ça, ça n’échappe pas à mon compagnon actuel qui, avec plus ou moins de tact, va me le faire remarquer.
Au début, je vais être totalement dévastée d’avoir été démasquée, mais il sait se montre rassurant et  je devrais plutôt le remercier de me permettre d’être moi-même, d’arrêter de jouer un rôle. A la longue, c’est épuisant.
Mais la bonne nouvelle, c’est que maintenant, j’arrive à me rendre compte quand mes pensées tournent autour de lui. Quand je commence à penser à lui, à m’imaginer telle ou telle chose, je m’arrête et je me dis « haha ! Pris en flagrant délit de pensées obsessionnelles, t’as un gage ! » Du coup, je me marre,  je chasse ces pensées, ce qui laisse la place aux autres pensées et me permet de faire le point, voire régler mentalement des choses importantes.

Aussi, je cours après les marques d’affections, quelque chose qui me rassure. N’importe quoi. Même si ce signe est le pire de tous. Mon premier boyfriend me disait « je t’aime » environs vingt fois par jour, de ce côté-là, j’étais comblée. Mon amoureux parisien, quant à lui, simulait un coït en guise de signe d’attachement… Classieux, n’est-il pas ?
Je râlais lorsqu’il faisait ça. Mais s’il ne le faisait pas, je paniquais complètement. Tout de suite je pensais qu’il avait quelque chose à me reprocher, que j’avais mal agis et que c’était la fin de notre histoire.

Avec mon ex mari, ça a été subtil, encore une fois. Je n’ai rien vu venir. Petites doses par petites doses, il a arrêté de me montrer son affection. Il a testé mes limites. Jusqu’à quand pouvais-je rester sans aucune marque d’affection ? Je ne devais pas en réclamer, car de suite, il me faisait de grands discours qui ne voulaient rien dire en fait, mais le ton qu’il employait voulait dire « arrête ça..Tout de suite. Tu me gonfles. » et comme je ne veux surtout pas déplaire, je ne demandais plus rien.

Je pense avoir fréquenté un autre DA durant une courte période. Je pensais en être amoureuse, mais avec le recul, je vois bien que non. Je faisais tout pour le freiner dans ses grands projets avec moi. Je ne me sentais pas forcément très bien avec lui et je m’ennuyais.
Mais question signes d’attachement, là, j’étais servie ! Nous étions collés l’un à l’autre à longueur de temps. Un couple de sangsues !
Cela dit, cette histoire m’a fait beaucoup de bien, car j’ai pu faire le plein de câlins, de tendresse, de douceur. J’en avais bien besoin après les trois « bulldozers » qui m’avaient laminée émotionnellement juste avant. (Mon ex mari, mon compagnon actuel et un connard quelconque qui a mis en péril mon estime de moi déjà chétive.)

Avec mon compagnon actuel, je n’avais jamais ma dose de câlin. Non pas qu’il ne m’en fasse pas, mais avec lui aussi j’aurais bien jouer à la sangsue. J’avais envie de me coller à lui environs quarante fois par jour, mais je me retiennais. J’avais bien conscience que ce comportement ne serait pas accepté, car « too much ». Il serait mort étouffé sous mes câlins, ce qui – soit dit en passant – serait certainement plus sympa que la tête coincée dans une grille d’arbre, mais quand même… Le résultat reste inchangé.

Je ressens de moins en moins ce besoin de fusion charnelle avec lui, car en plus de me faire des câlins dignes de ce nom, nous discutons beaucoup. De tout, de rien, il y a une vraie complicité. Et nous parlons aussi d’amour et d’avenir. Ce qui fait, que je suis presque rassurée.

Presque, parce que je n’ai pas confiance en moi. Je ne m’explique pas comment quelqu’un comme lui peut trouver un quelconque intérêt ou éprouver de l’amour pour quelqu’un comme moi.
Je pense être une personne qui n’est pas très intéressante, je n’ai pas une très grande culture, donc, pas forcément de conversation ou d’avis sur la question, ou en tout cas, mon point de vue sera forcément nul vu mon niveau d’intelligence, sans compter que je suis grosse et moche.
En plus, un PN étant passé par là, mon égo s’est pris une sacrée raclée. Il se regonfle, mais à une lenteur exaspérante.

 

Je me la pète un peu par procuration, en fait. J’aime être avec quelqu’un de beau et/ou d’intelligent car j’ai l’impression que ça me valorise, que les gens vont penser que si je suis avec ce genre de personne, c’est que je suis pareille… peut être en fait, mais je suis convaincue que non.
Pour moi, le physique a toujours été LE point le plus important dans le choix de mes compagnons, le reste m’était totalement égal. Du coup, j’ai une belle collection de gros connards à la belle gueule. Pas tous, mais pas mal.
Mon ex mari, je le trouvais très beau et très intelligent.
Avec le recul, et en ayant pris conscience de ce qu’il est, je ne le trouve plus du tout attirant physiquement et son intelligence… merci ! Il est certes capable de créer des programmes informatiques, mais à part ça… c’est tout ce qu’il sait faire. Il n’a aucune opinion sur rien, il n’a aucune conversation ni aucun savoir vivre. Et comme il me répétait plusieurs fois par jour que j’étais conne, j’ai fini par le croire, donc, très peu de confiance en moi à la base + un manipulateur qui exploite une de mes failles jusqu’à l’os : à ce niveau là, il m’est très facile de croire qu’une paramécie est plus intelligente que moi.
Mon compagnon actuel a un physique particulier. A moi, il me plait énormément. Mais les mots « troll des bois » lui ont déjà été attribués ! Par contre, il est brillant. Très brillant et dans beaucoup trop de domaines !
Voila, j’ai un mec talentueux et intelligent, j’peux me la péter.
Il serait temps que je m’apprécie à ma juste valeur et que ce soit lui qui se la pète d’être avec moi. Ma valeur n’existe qu’à travers son regard. Sa façon de me regarder parfois est si intense que là, je me sens bien. Seulement là, je me sens digne. Il faudrait que je me sente comme ça tout le temps. Mais moi, toute seule, comme une grande.

Alors évidement, avec la confiance en soi d’une huître morte, il va de soit que je suis jalouse et possessive. Par contre, le côté surveillance de l’autre, je ne l’ai pas… pas trop. En fait, j’ai été très peu trompée, c’est moi qui allais voir ailleurs, lassée de ce manque d’intérêt à mon égard.
Mais jalouse, oui ! Je l’ai toujours été, à une échelle plus ou moins forte.
Avec mon premier boyfriend, on était jaloux pareil et comme nous étions trèèèèès amoureux l’un de l’autre, on ne regardait pas les autres. Pas de scènes, jamais. Sauf à la fin de notre histoire où c’est moi qui lui donnait des raisons d’être jaloux, où il me faisait péter des scènes monumentales et je le trouvais franchement relou.
Mon amoureux parisien, était très, très jaloux. Je ne pouvais pas adresser la parole à quelqu’un d’autre, ni regarder un chanteur, ni accrocher la photo d’un ami gay sans me prendre une scène. De son côté, il allait flirter avec des gonzesses sous mon nez, mais il fallait que je ferme ma gueule, sinon, hop ! Encore une scène. Donc, je le laissais faire sans rien dire, et je fantasmais sur Matthew Bellamy en cachette.
A la fin, je crois qu’il a carrément installé de quoi m’espionner sur mon ordi, car bizarrement, il était au courant de tout ce que je disais par messagerie instantanée.
Après avoir vécût avec quelqu’un d’aussi jaloux, je me suis carrément calmée de ce côté car j’ai vu à quel point c’était insupportable.
Je le suis toujours, ça ne m’a pas « guéri », mais je ne le montre pas, ou très peu.
Avec mon ex mari, je n’ai même pas d’exemple à donner, puisqu’on a vécût cloitrés chez nous. Donc, pas de jalousie possible. Si ça se trouve, il allait sur des sites de rencontres, mais comme je ne fouillais pas dans son ordinateur, je ne l’ai pas su et je ne le saurais jamais et franchement, je m’en branle complètement.
Avec mon compagnon actuel… Je prends sur moi.
C’est quelqu’un de très avenant, il est à l’aise en société et parle à tout le monde. Hommes, femmes, chiens, tout le monde !  Je pense que dans sa tête, peu lui importe le sexe de son interlocuteur, il n’est pas dans la séduction ; mais moi, quand je le vois parler toute une soirée avec une gonzesse, je pète les plombs. En silence, certes, mais je pète les plombs quand même.
Je ne laisse rien paraître car il n’aime pas ça. Vraiment pas. Et je le comprends, car j’ai vécût la même chose. Mais c’est plus fort que moi. J’ai peur. Peur que cette fille vienne mettre en péril notre relation. Cela dit, quand on connait un peu notre histoire, peut être qu’on peut me comprendre : C’est déjà arrivé. Nous sortions ensemble depuis deux mois. Deux mois carrément houleux, il rencontre une fille un soir, lui parle toute la soirée et deux jours plus tard il me quitte pour sortir avec elle. Donc bon, chat échaudé craint l’eau froide, mais si je m’aimais plus, je n’aurais pas la trouille comme ça. (Et je n’irais pas compter ses capotes pour vérifier qu’il ne baise pas ailleurs.)

Je suis malgré tout quelqu’un qui supporte très bien la solitude. Après mon ex mari, j’ai été tellement démolie que je suis restée seule pendant deux ans. Je ne voulais pas entendre parler de mec. Franchement, non, merci !
Mais au bout d’un moment, le manque d’affection s’est fait sentir et je me suis remis en quête d’un compagnon. J’ai essayé les sites de rencontres, mais ce n’est définitivement pas mon truc. Ça ne m’a pas empêché d’y ferrer un gros connard qui a réussi à me faire croire qu’il voulait une histoire d’amour, alors qu’il ne voulait que du cul et ensuite, il s’en est pris à ma vertu en me larguant comme une merde. Franchement, quand on ne veut pas coucher avec une fille le premier soir, on garde sa bite dans son slip, non ?
C’est aussi à cette période que j’ai rencontré mon compagnon actuel et malgré le fort attachement que je ressens pour lui, bien qu’il me manque quand il n’est pas là, je supporte très bien le fait d’être seule chez moi. Parfois on ne se voit pas pendant deux semaines, c’est pas toujours drôle, mais je fais ma p’tite vie de mon côté et je profite de mes week-ends sans lui pour faire ce que je n’ai pas le temps de faire pendant la semaine ou je glande tout simplement. Passer tout un week-end en pyjama à regarder la télé et à manger de la merde dans mon canapé, j’adore ça !
Par contre, la peur de l’abandon est bien réelle et elle refait souvent surface.
Au moindre doute, à la moindre dispute, au premier coup d’œil sur une autre fille. Je flippe.
Mes pensées vont loin, très loin. Je me fais des scénarios catastrophes en partant d’un rien mais la fin reste inexorablement la même : il me quitte.
Et ça, je ne le supporterai pas.
Du coup, j’en fais un peu des caisses dans ces moments là.
C’est quitte ou double. Soit je me renferme et je boude dans mon coin en attendant désespérément qu’il s’en rende compte, vienne vers moi, s’excuse et me rassure (oui, oui, s’excuse. Carrément. Même s’il n’a rien fait.)
Soit je vais tout faire pour me faire remarquer, me démarquer, attirer toute son attention sur moi, et moi seule. Un peu comme l’âne dans Shrek sur une base de « hey ! moi ! moi ! choisi moi ! choisi moi ! »

La peur que l’autre me quitte est vraiment quelque chose de très fort et souvent, cela fait accepter ce qui serait totalement inacceptable pour quelqu’un qui n’est pas DA.
Bien souvent, j’ai préféré rester avec des hommes qui me traitaient mal plutôt que de les quitter. Dans ma tête la question était (et est toujours) « que vais-je devenir sans lui ? »

Rien à dire sur mon premier boyfriend qui était vraiment quelqu’un de bien. Mon amoureux parisien, par contre… ouille, ouille, ouille.
Outre les scènes de jalousie parfaitement injustifiées, il était (comme je l’ai déjà dit) très colérique. Les scènes de ménage étaient violentes verbalement et une fois, il m’a même trainée par un pied jusqu’à la porte d’entrée pour me foutre dehors (je n’ai plus la moindre idée de ce qu’il me reprochait cette fois là) mais comme je l’ai suppliée de ne pas faire ça, il a claqué la porte et est parti se coucher me laissant en larmes dans la salle de bain, pièce où j’avais trouvé refuge et où j’attendais qu’il vienne me voir pour s’excuser, me prendre dans ses bras, …
Mais il n’est jamais venu. C’est donc moi qui ai fait le pas vers lui. Je l’ai rejoint au lit et je me suis excusée. Franchement, j’ignore de quoi.
Il m’avait aussi engueulée comme une gamine le soir de mon anniversaire alors que j’étais partie faire un tour avec mon amie, histoire de boire un coup dans un bar. Là, ça a été la fin de l’histoire. Pas parce qu’il m’avait gueulé dessus, non, ça j’avais l’habitude, mais parce qu’il s’en est pris à mon amie.
Il a foutu le soir de mes 25 ans en l’air. Encore une fois, j’ai fini la soirée seule, en larmes, retranchée dans une autre pièce de l’appartement pendant qu’il était parti se coucher.
Cette fois, je ne suis pas excusée et je l’ai même quitté… parce que j’avais trouvé quelqu’un d’autre !! Haha !

Quelqu’un qui m’a joué de la flûte, qui m’a dit que jamais il ne me traiterait de la sorte, que je ne méritais pas ça, …
J’ai tout plaqué pour lui. J’ai quitté Paris, ma meilleure amie et une vie que j’adorai pour me retrouver dans les griffes d’un pervers narcissique.
Oh alors oui, il disait vrai quelque part : Jamais il ne m’a hurlé dessus et jamais il n’a été violent physiquement. Mais ses mots, ses mots m’ont détruite. Sa façon d’être avec moi, de toujours repousser mes limites. Tout doucement, sournoisement. En me culpabilisant lorsque je me rebellais, en m’incrustant dans le crâne que je n’étais qu’une idiote qui n’y comprenait rien. Qu’ainsi allait la vie.
Je suis devenue son esclave, sa chose. Réduite à moins que l’ombre de moi-même.
Je ne pensais pas à le quitter, non, pas un seul instant. Nous étions mariés et nous avions des enfants alors cela signifiait tout pour moi. Ce n’était pas rien.
Par contre, j’avais envie de me balancer par la fenêtre tous les jours… plusieurs fois par jour.
J’ai tout accepté.
Je crois que ce qui m’a sauvé la vie c’est qu’il demande le divorce. J’avais beau souvent me dire que j’allais le quitter, je ne pouvais m’y résoudre. Impossible. J’étais sous son emprise et liée à lui par les liens sacrés du mariage. C’est pas quelque chose que l’on défait comme ça. En tout cas, pas dans ma tête.
Les premiers mois avec mon compagnon actuel ont été franchement chaotiques. Alors que je me suis investie tout de suite à 200% (normal:/) lui n’était pas du tout sur la même longueur d’onde. Séparé depuis peu (de quelqu’un que je qualifierai de toxique), il se cherchait, ne savait pas bien ce qu’il voulait, trouvait ça tellement louche que je sois si gentille qu’il me repoussait… puis revenait me chercher en me disant qu’il était paumé, que peut être j’étais la bonne mais qu’il n’en savait rien du tout.
J’ai vécût deux mois de « oui, mais non » et ça a été un enfer pour moi. J’ai bien pensé lui dire « bon, écoute, ça me gonfle, on met tout en pause, prend le temps de réfléchir à ce que tu veux et quand tu sauras, tu me fais signe. »
Mais je n’ai pas réussi à faire ça. La peur qu’il réalise à quel point j’étais naze et qu’il me quitte pour de bon était plus forte que le reste. Alors je suis restée en attendant patiemment que tout ça lui passe.

 

Actuellement, tout va bien, mais avoir pris conscience que je suis DA me fait me poser une question bien sournoise : Suis-je réellement amoureuse de mon compagnon, ou suis-je dépendante de lui ?

Je pense l’aimer vraiment. Je l’ai très vite trouvé parfait pour moi et j’aime énormément de choses chez lui. Il a ses défauts, certes, mais ils ne sont pas rédhibitoires.

Il me fait rire, je le trouve beau, intelligent et talentueux (bon ça, on l’a vu, c’est typique du DA.)
Mais il est fauché et n’exploite pas ses talents à 100%. Pas forcément valorisant pour moi, et ça ne me dérange pas.
J’aime sa patience, sa façon de s’occuper des enfants, il cuisine très bien, il est autonome et n’a pas besoin de moi.
Au début, je me sentais rejetée, maintenant, ça va, je gère. Il m’a aidé à ouvrir les yeux là-dessus et ça me va en fait. Même si je ne peux m’empêcher à 100% de jouer les sauveuses.

On discute beaucoup lui et moi et se sont de vrais dialogues qui ne portent pas forcément sur le quotidien. On parle de tout. Et les moments où on ne se parle pas ne sont pas pesants.

On s’engueule aussi, mais les sujets ne sont pas graves. Nous avons des divergences d’opinions, et c’est tant mieux. C’est un échange plus ou moins animé.
Par contre, parfois il me dit des trucs vraiment méchants sans même sans rendre compte. Ou alors, il est de très mauvaise foi et me mens. Mais je refuse d’y croire. Je ne le veux pas, ça voudrait dire qu’il a un très gros défaut. Un défaut pour lequel je pourrais le quitter, mais comme le quitter est inenvisageable pour moi… je passe outre.
J’ai du mal à gérer les disputes, ça me fait toujours très peur. Peur qu’il me quitte. Si on ne termine pas en s’envoyant en l’air, je flippe encore plus.

Parfois, il me fait des speeches dans lesquels il me dit que pour lui plaire, pour être avec lui, je dois être comme-ci ou comme-ça.
J’me rebelle un peu maintenant, je lui dis que je l’accepte tel qu’il est, je le prends tout entier avec ses qualités et ses défauts et qu’il serait bien qu’il en fasse autant pour moi.
Généralement, il me dit que c’est exactement ce qu’il fait… Bah du coup, pourquoi il me dit tout ça ? Pour faire joli ?
C’est raté, je n’aime vraiment pas quand il fait ça.
Ça devient houleux parfois et la dispute se termine avec lui me disant « tu n’as rien à faire avec moi » ou moi qui lui dit « je ne vois pas ce que je fais là. »

Forcément, je m’interroge. Est-ce que c’est normal ? Est-ce que les couples où il n’y a pas de DA font ça ? Est-ce que les personnes qui ne sont pas DA accepteraient ça ? Est-ce que j’accepte l’inacceptable encore une fois ?

 

Je suis un peu paumée.
Mais je ne compte pas me laisser abattre ! Prendre conscience de sa dépendance affective est une chose, en sortir en est une autre, et je vais tout faire pour ça.

Pour commencer, je me suis acheté un petit livre intitulé « 50 exercices pour sortir de la dépendance affective ».
Il n’est pas mal du tout, mais je suis bloquée à l’exercice 20. Pour celui là, je dois faire remplir un petit questionnaire à mes proches pour savoir ce qu’ils pensent de moi. Et ça me terrifie !

Si ce livre ne suffit pas à m’aider, j’en achèterai un autre que j’ai déjà repéré (le titre m’échappe, désolée) et si ça ne suffit toujours pas, il faudra que je me rende à l’évidence, seul un thérapeute pourra m’aider, même si je n’en ressens pas forcément le besoin.

Une chose est sûre, je dois faire un travail sur moi. Pas pour rendre la vie plus facile à mon compagnon, non. Avant toute chose, je dois faire ça pour moi. Guérir toutes les blessures du passé, et avancer. Avancer en m’aimant. Ça doit être chouette. Ne plus avoir peur sans cesse, ne plus me prendre la tête pour un rien, ne plus avoir peur de l’échec et du changement. Mener ma vie comme je l’entends, voila un bel objectif.

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Commentaires
K
En effet il faut s'accrocher mais ça finira par payer ! :)<br /> <br /> Merci à toi et bonne continuation !
K
J'ai mis ton blog en favori car je me sens incroyablement concerné par tout ce que tu écris, je crois que je me suis reconnu dans ta manière d'agir, de ne pas penser à soi mais de vouloir tout donner à l'autre, et d'accepter l'inacceptable...<br /> <br /> Encore un gros travail à faire sur moi-même, merci en tout cas je vais continuer à lire tout ça ! :)
Tacos and margaritas
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